Pour la troisième édition du programme de résidence sonore du musée du quai Branly – Jacques Chirac, le jury a retenu le projet de l’artiste Junior Mvunzi.
Des automates musicaux en matériaux recyclés
Musika Automatika est une exploration audacieuse alliant musique expérimentale et sonorités populaires inspirées de la rumba. En collaboration avec le batteur autrichien Andi Stecher, Junior Mvunzi a développé une approche novatrice en utilisant des matériaux recyclés pour créer des automates qui remplacent les instruments conventionnels. L’essence de la démarche réside dans la transformation de déchets en objets musicaux originaux. Ces automates, une fois archivés par une table de commande semblable à une platine de DJ conçue par l’artiste, génèrent des bruits qui deviennent la matière première de cette création. Le producteur intervient ensuite pour capter et transformer ces bruits en une mélodie harmonieuse sur laquelle Junior Mvunzi place sa voix avec des paroles évoquant les thèmes de la rumba, tels que les relations amoureuses et le rapport à la patrie. En explorant les archives sonores du musée et en les intégrant à cette démarche artistique, l’artiste cherche à créer une oeuvre qui transcende les frontières entre les genres et les époques, tout en explorant les liens entre culture populaire et patrimoine – repousser les limites de la musique expérimentale en intégrant des éléments sonores du passé, ancrés dans la richesse patrimoniale du musée.
Un dialogue avec les traditions musicales du monde entier
Le projet Musika Automatika s’inscrit dans une dynamique ethnographique tout en mettant en perspective la manière dont la musique, à travers la création d’automates à partir de matériaux recyclés, peut transcender les frontières culturelles et temporelles. En explorant les sonorités de ces automates, inspirés par des déchets réinventés, Junior Mvunzi souhaite créer une expérience musicale qui dialogue avec les traditions musicales du monde entier. Une démarche qui ne se limite pas à une simple utilisation de matériaux sonores mais qui vise à établir un dialogue créatif avec le patrimoine musical préservé par le musée. Les archives sonores deviennent ainsi des composantes essentielles pour créer une oeuvre contemporaine, unissant passé et présent à travers la musique expérimentale et populaire de la rumba.
Junior Mvunzi souhaite créer une installation mêlant la dimension sonore de ce projet à des oeuvres visuelles afin de proposer une expérience immersive aux visiteurs du musée. Musika Automatika s’appréhende dès lors comme une performance pluridisciplinaire offrant une expérience sensorielle complète.