Parcours sonore Océanie - Insulinde
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Flûtes de Papouasie-Nouvelle-Guinée
Lors de certains rituels, de longues flûtes traversières sont jouées à l’intérieur des maisons des hommes par des hommes initiés. Dans la région du fleuve Sepik, l’apprentissage de ces instruments se fait au moment de l’initiation des garçons. Les plus talentueux des musiciens accomplissent des prouesses en jouant comme ici à plusieurs flûtes, en alternance, sans jamais qu’aucun ne rompe le rythme. Pour ceux qui écoutent depuis l’extérieur de la maison, ils créent ainsi l’illusion d’une mélodie continue entendue comme la voix d’un ancêtre.
- Papouasie-Nouvelle-Guinée, Moyen Sépik, village de Kanengara, 14 août 1985
- Extrait de Music of the South Pacific - Recordings by David Fanshawe (1978-1992), 2002, piste « Sepik flutes Kanengara (Papua New Guinea) »
- Musiciens : William Tupma, Petrus Yambi, Raphael Kambis, Aron Dangi et Lawrence Gowi
- © musée du quai Branly – Jacques Chirac / prise de son et production sonore David Fanshawe
Chant pour pagayer (mani hote) chez les 'Are 'Are, Iles Salomon
L’ethno-musicologue Hugo Zemp, qui a enregistré un important corpus de musiques chez les 'Are 'Are (île de Malaita) dans la seconde moitié du XXe siècle, indique que le terme mani hote (mani, « morceau » ; hote, « pagaie », « pagayer ») désigne à la fois les rythmes pour pagayer et le chant exécuté par deux hommes à deux voix. Il existe différents rythmes pour pagayer, portant chacun un nom, qui se distinguent par le mouvement des pagaies dans l’eau et le frappement du rebord de la pirogue. Le chant, dans lequel sont invoqués les ancêtres, et les rythmes frappés sur le bord de la pirogue, ont pour pouvoir d’appeler les ancêtres métamorphosés en requins qui viennent alors pousser la pirogue.
- Iles Salomon, Ile de Malaita, juillet 1969
Extrait de Musique mélanésienne 'aré 'aré, volume 3, Malaita, Iles Salomon. Enregistrements, notice et photographies de Hugo Zemp, Paris, 1973, collection CNRS-musée de l’Homme
- Chanteurs : 'Aitohua et Piai
- © musée du quai Branly – Jacques Chirac / prise de son et production sonore Hugo Zemp
- En ligne : Chant pour pagayer - CREM-CNRS - Sound archives of the CNRS and the Musee de l'Homme. Research Centre of Ethnomusicology (CREM), University of Paris 10
Battoirs à tapa, Tahiti
En Polynésie, la fabrication des étoffes d’écorce battue, ou tapa, est essentiellement féminine. Dans les villages qui possèdent cette expertise, les sons qui s’échappent de l’atelier où les femmes travaillent ensemble rythment la vie de toute la communauté, du matin au soir. Au plus près de l’enclume, on entend ici le bruit des battoirs qui s’y heurtent en cadence. En d’autres circonstances, il se mêlerait aux conversations et aux chants des femmes. A distance, il résonne, cesse et reprend selon les heures, métronome de la vie du village.
- Polynésie française, Tahiti, 2014
- Sons des battoirs à tapa enregistrés par Hélène Guiot, chercheuse indépendante, membre associée au Centre de Recherche et de Documentation sur l’Océanie (CREDO), Institut National des Langues et Civilisations Orientales (INALCO), au festival des tapa à Tahiti en 2014.
- © musée du quai Branly – Jacques Chirac / prise de son Hélène Guiot
- Polynésie française, archipels des Marquises et des Tuamotu, 2024
- © musée du quai Branly – Jacques Chirac / prise de son de terrain et production sonore Alice Breton
Théâtre balinais à Java
L’orchestre de gamelan est une pièce maîtresse des formes théâtrales à Java, que ce soit le théâtre d’ombres (wayang kulit), le théâtre de marionnettes à tiges (wayang golek), le théâtre dansé masqué (wayang topeng) ou encore le théâtre dansé sans masque (wayang wong). Il se compose d’un ensemble de percussions métalliques, de gongs isolés ou en carillons, avec ou sans métallophones à lames.
- Indonésie, Java Centre, 2004
- Extraits de Gamelan from Central Java, 2004, pistes « Srepegan (slendro nem) » et « Sampak (slendro nem) »
- Interprètes : musiciens du Sekolah Tinggi Seni Indonesia, conservatoire de musique de Surakarta, sous la direction de John Noise Manis
- © musée du quai Branly-Jacques Chirac / prise de son et production sonore Giovanni Sciarrino aka John Noise Manis
Avec un tout nouveau parcours sonore, le musée du quai Branly - Jacques Chirac transforme l’expérience proposée aux visiteurs de ses collections permanentes consacrées aux arts et civilisations d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques.